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Administration : France
Région: Basse-Normandie
Département: Manche
Commune: Genêts
Population: Aucun habitant
Tombelaine
Est un îlot granitique situé dans la baie du mont Saint-Michel, sur la rive droite du chenal de la Sée, à quelques kilomètres au nord du mont Saint-Michel.
L'îlot culmine à 45 mètres. Ses dimensions sont de 250 mètres de long pour 150 de large.
L'important marnage (plus de 10 mètres) de la baie permet à cet îlot d'être atteint à pied sec par basse mer (3,5 km depuis la côte du Cotentin au nord-est).
HISTOIRE DE TOMBELAINE
Au XIe siècle, deux moines, Anastase et Robert, quittèrent le mont Saint-Michel pour s'y retirer en ermites.
En 1137, Bernard le Vénérable y fonda un prieuré, et l'îlot devint un lieu de pèlerinage. L'église fut dédiée à Notre-Dame de la Gisante ou Notre-Dame de Tombelaine.
À partir du 11 février 1423, dans le cadre de la Guerre de Cent Ans, Tombelaine fut occupé par les Anglais, qui souhaitaient faire tomber la place forte du mont Saint-Michel. Ils y construisirent un fort avec donjon. Durant les guerres de religions, le comte de Montgomery qui dirige les armées huguenotes, fait du rocher son repaire. Il y aurait battu de la fausse monnaie, et abrité sa maîtresse.
En 1666, le marquis de la Chastrière demanda la destruction à la Cour, alors que l'île était devenue propriété de Nicolas Fouquet. Il pensait que la place forte de Tombelaine pouvait être réutilisée par les Anglais en cas de nouveau siège du mont Saint-Michel.
Tombelaine au temps des anglais
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Le Marquis de Tombelaine
Un personnage étrange vivait seul sur Tombelaine et rôdait sur les tangues de la baie.
On lui donnait ce sobriquet, non pas parce qu'il était un vrai marquis, non loin de là ! Parce qu'il arborait une démarche de grand seigneur et qu'à ses heures, il parlait fort bien !
Né Joseph-Marie Gautier à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) en 1853, il devint Jean le déluge alias « Le Marquis de Tombelaine » ! Les curés du pays le comparaient à saint Julien.
Quelquefois, une soudaine envie de fouler la terre et voir des arbres lui prenait ; il n'attendait pas la bas de la marée... Il se jetait à la nage et traversait les quatre ou cinq kilomètres qui séparent Tombelaine de la côte normande ! Son envie de marcher lui faisait parcourir parfois 80 km par jour ! Et cela sans fatigue apparente !
Une force de la nature ! Son biceps droit mesurait 41 cm de tour et sa poitrine, au repos, 119 cm ! On l'a vu poursuive les lièvres dans les polders à l'aide d'énormes galets qu'il propulsait comme des boulets sans trop de réussite. Ici, on le considérait comme un «innocent» car souvent, il déraisonnait.
Quand il recevait salaire pour avoir fait traverser des touristes, celui-ci cachait son magot sous un roc mélangé avec de la tangue et des coquillages.
Malheureusement le lendemain, il n'arrivait plus à retrouver l'endroit ! Parfois, après des pénibles besognes, le Marquis disparaissait pendant plusieurs jours, nul ne put savoir où malgré les tentatives de filatures de quelques curieux...
Malgré tout, on dit qu'il était descendant d'une famille de Fougères et que l'argent amassé lui servait à payer un billet de train pour aller leur rendre visite. Original épris d'existence sauvage, il se plaisait à montrer sa supériorité physique. La grande roue de six mètres servant à monter les tonneaux de cidre alimentant le Mont Saint Michel qui nécessitait six hommes pour la mouvoir, le marquis seul fit monter un tonneau et ce, juste pour un pari et des verres d'alcool. Innocent et intrépide, il le fut jusqu'à sa fin... tragique. Souvent, surpris par la marée, il s'en sortait grâce à ses capacités physiques hors normes. Mais le 30 mars 1892, cette fois-ci, la grève triompha définitivement. Il avait bu, il se mit à nager 2,3 kilomètres puis une congestion le priva de ses forces, tout près de la côte.
Le lendemain, la mer consentit à rendre un colosse au visage noir et au corps sans vie. Ainsi prit fin, à 39 ans la vie du Marquis de Tombelaine...
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Actualités
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Légendes
Envahie, selon la légende, par la forêt de Scissy, la baie était plus vaste aux temps historiques anciens[réf. nécessaire], et seules trois îles émergeaient : le mont-Dol, situé maintenant à l'intérieur des terres, le mont Tombe (le mont Saint-Michel) et l'îlot de Tombelaine.
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Un mythe breton rapporte qu'une princesse nommée Hélène, fille du roi Hoël, fut enlevée par un géant, et fut inhumée sur ce rocher. Le nom de l'îlot viendrait alors d'une corruption de « Tombe Hélène ».
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Une autre étymologie mythique associe Tombelaine au dieu gaulois Belenos, à savoir tumulus Belenis, le « tumulus de Belenos », dieu gaulois de la guerre, de la lumière et guide des morts, triple fonction reprise par l'archange Michel dans les croyances chrétiennes. On sait d'ailleurs qu'un dolmen se trouvait autrefois sur le site du mont Saint-Michel, dont on peut imaginer que les druides avaient fait un portail vers le monde des morts[réf. souhaitée].
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En réalité, il s'agit probablement d'un dérivé de tumba « tombe », rare en toponymie, nom ancien du Mont-Saint-Michel contigu et qui est à interpréter dans le sens de « sépulture », voire « cimetière » ou « monument mégalithique ». L'archétype devait être *tumb-ell-ana, dérivé du précédent, avec double suffixation, formation homonyme de Tombelaine, hameau de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados) ou de Tomblaine, commune de Meurthe-et-Moselle1
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Tombelaine
J'aime ce roc désert appelé Tombelaine;
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours pensé
Qu'il était le tombeau d'une autre belle Hélène, Dont le souvenir dort à l'ombre du passé…
Quand le sable n'est plus de brises caressé,
Lorsque le vent du nord, à l'âpre et froide haleine,
Fait moutonner les flots à la sinistre laine, Sans doute,
Elle repose en son tombeau glacé !
Mais quand s'ouvrent les fleurs, le Printemps la réveille,
Elle admire du Mont la hautaine merveille,
La côte qui s'étend de Cancale à Genêts;
Légère, elle gravit le piton de Folie;
Et, cueillant à plaisir troènes et genêts,
De loin, elle salue Avranches la Jolie.
Etienne Dupont
Batterie de filets ou desures pour la pêche des crevettes au large de Tombelaine
Jean Marie Jugan, guide des traversées pour Tombelaine et le Mont Saint Michel,
En opération de sauvetage pour un phoque échoué à Tombelaine pendant l'été caniculaire de 1976
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